Texte Surexposition

Installation :
Elle est construite comme une architecture, où l'on peut circuler.
C'est une construction autour de la vie, du chemin de vie et de la mort. Et dans mon esprit je visualisais cette idée sous forme d'images surexposées. J'ai donc réalisé cette installation de façon à matérialiser la lumière surexposée. 
C'est pourquoi je l'ai appelé 'Surexposition'. Le terme de "surexposition" est utilisé principalement en photographie pour décrire une image aux couleurs pales, délavées. Souvent considéré comme raté. Je ne voulais pas travailler sur la lumière artificielle. Je voulais rendre la lumière du jour, la lumière forte quand le soleil est au plus haut. Cette lumière surexposée est une lumière excessive, brûlante, blanche, puissante, elle m'est familière et on la retrouve à certaines heures de la journée dans les déserts ou pays chauds. J’ai voulu qu’on puisse se promener dans mon œuvre et que le public en fasse partie et en retire des émotions personnelles qui le renvoient à son propre vécu. Cette traversé du public crée une Interaction entre les personnes et les éléments visuels suspendus comme les ombres sur papier et leur propre ombre. Cette installation est comme un arrêt sur image : elle est un questionnement sur la vie, la mort, la vie après la mort comme je me le représente à ce moment de ma vie.
Je ne donne pas de réponses et pose uniquement des questions que l'on se pose, arriver à la moitié de sa vie.
Est-ce qu'il y a une vie après la mort ?
Est-ce-que l'on revoie un jour les personnes disparues. ?
Où en suis-je dans mon parcours de vie ? Que puis-je encore réaliser ?
J’ai puisé dans mon histoire, mes origines, mes souvenirs d’enfance. Je voulais mettre en lumière et raconter une histoire en mettant en scène des personnes qui me sont proches.
J'ai photographié ma famille. Je leur ai fait jouer un rôle. J'ai choisi le lieu pour la mise en scène et je leurs ai demandé de marcher sur la route qui se dirigeait vers le soleil. Ensuite je leur ai demandé de sauter tous ensemble. Ainsi les clichés obtenus pouvaient me permettre de travailler sur le mouvement face à la lumière. A ce moment-là on ressentait déjà une atmosphère irréelle, fantastique, presque cosmique.
Je ne savais pas encore ce que j'allais entreprendre, comment j'allais utiliser toutes ses photos. Mais une chose dont j'étais sûr c'est qu'il fallait que je saisisse cet instant photographique, et il fallait aussi que je sois là pour le voir. J'ai commencé différentes recherches et surtout un prêt-projet en 3D pour réaliser mon installation finale. Ensuite, j’ai voulu travailler la lumière pour signifier leur parcours de vie en m’inspirant de la peinture du Caravage ou Le Tintoret qui jouaient sur les éclairages et le clair-obscur. Tout d’abord à partir des photos, j'ai commencé à représenter les personnes de ma famille pleine de vie, en couleur, dynamiques, en mouvement.
En parallèle j'ai travaillé sur les ombres de ces mêmes personnages. L'ombre est une projection, elle est sombre, omniprésente, changeante. Elle semble indiquer un dédoublement de la personne.
Cette scénographie est donc l’aboutissement de mes recherches graphiques et picturales sur le thème de la lumière, du questionnement et de la surexposition à travers un espace ouvert, que l'on s’approprie comme on pénètre un univers poétique, fantastique, magique, voir féerique.
Ils fécondent l'imaginaire.